Il y a un avis de votre part à tous que j'aimerais connaître pour comparer au mien et échanger nos impressions. Un topic qui devrait ravir Rik car je veux parler des planches de Percevan et il va falloir les citer.
Tout comme dans un film où certaines scènes nous marquent particulièrement, certaines planches d'une BD la rendent anthologique. ça peut être pour des raisons scénaristiques (événements, rebondissements ou dialogues), pour des raisons graphiques ou pour des raisons émotionnelles plus complexes.
Ma question est donc la suivante : dans chaque album de Percevan, quelle est votre planche préférée et pourquoi ?
Mon choix :
- Les Trois Etoiles d'Ingaar : ma planche préférée est la n°28. Pour deux raisons.
La première est affective. J'ai découvert Percevan quand j'étais petit dans le journal Loire Matin qui en publiait 1 planche par jour pendant tout l'été. La 1ère planche que j'avais remarquée était la n°14, mais je ne m'y étais pas intéressé. Un jour j'ai jeté un coup d'oeil au journal et je suis tombé sur cette planche n°28 et j'ai été vivement intéressé, à la fois parce que je n'arrivais pas à déterminer qui était gentil et méchant (je pensais que Percevan était le méchant et les 4 autres persos les gentils...), et aussi parce que j'étais attiré par cette belle brune dont je ne voyais pas le visage. Du coup le lendemain, j'ai voulu lire la suite et j'ai découvert que Percevan était le gentil et que Balkis était vraiment belle ! Je ne me suis jamais arrêté de lire Percevan depuis.
La deuxième raison est scénaristique. Car c'est à cette page que Percevan découvre que Balkis est une méchante, c'est un peu comme un final d'enquête policière où tout est révélé, avec une Altaïs dominante (son meilleur rôle de tous les albums). La relation Percevan/Balkis prend un tour important car certaines cartes s'abattent. Et enfin j'adore le dialogue de l'avant-dernière case !
- Le Tombeau des Glaces : ma planche préférée et cette fois la n°29. Pour des raisons analogues.
Je continue de raconter ma vie. Quand Loire Matin eut fini de publier Les Trois Etoiles d’Ingaar, il enchaîna direct sur la publication du Tombeau des Glaces. Le problème c’est qu’à partir de la planche 8, j’eus école et donc plus accès au journal sauf le dimanche. Je n’eus accès à Percevan qu’à intervalles réguliers et un dimanche je suis tombé sur cette planche 29. Deux trucs m’ont tout de suite marqué : le duo Mortepierre/Polemic qui m’a fait hurler de rire comme c’est pas permis (je me roulais par terre, je n’en pouvais plus), et la dernière case avec un Percevan chevaleresque qui eut une phrase terrible "Morguienne, on nous espionnait !". Cette phrase m’a marqué à jamais et je me suis souvent imaginé dans mon enfance en chevalier prononçant "Morguienne je vais te pourfendre !", "Morguienne, j’ai soif" et autres dérivés. Percevan n’a prononcé ce mot qu’une fois depuis, dans L’Epée de Ganaël, et j’attends la prochaine ! Si Mr Luguy vous me lisez, faites dire Morguienne à Percevan !
Mes parents eurent la bonne idée de m’offrir Les Trois Etoiles d’Ingaar pour Noël et Le Tombeau des Glaces à mon anniversaire. Je pus alors me rendre compte que cette planche 29 avait un intérêt supplémentaire : c’est là que Percevan découvre le secret de la cachette du tombeau d’Ingaar. Et je trouve l’idée vraiment bien trouvée !
Une planche qui m’a marqué également, c’est la n°42. Comme vu ci-dessus, je l’ai découverte un dimanche et hors de son contexte, elle est terrible : Mortepierre sertit les étoiles sur la couronne, et un mystérieux guerrier le poursuit. Comme j’ai enragé de ne pas savoir la suite !! Cette page m’a tenu en haleine jusqu’à cet anniversaire où j’ai pu lire l’album en entier.
Une autre planche que j’adore c’est la n°8 avec mon décor préféré : le fjord.
- L’Epée de Ganaël : cet album est tellement fabuleux que je ne peux pas avoir moins de deux planches préférées.
La n°28 (décidément) est cultissime. Morgane plus belle et maléfique que jamais, sa vraie nature est révélée (vous aurez remarqué que j’aime les moments de révélations ; je ne suis pas scénariste pour rien ), l’ambiance de nuit hivernale est parfaite, et enfin les dialogues se savourent sans fin, avec en point culminant a phrase de conclusion de Percevan, qui cingle avec jouissance.
La planche n°39 est tout aussi culte. Aucun texte, juste une progression graphique, un moment de bravoure exceptionnel illustré de façon exceptionnelle ! Si Percevan était adapté en film, c’en serait la scène culte (quand Mr Luguy a parlé d’adaptation, j’ai tout de suite pensé à cette scène, pour laquelle j’aurais une excellente idée de tournage...). Cette planche m’a marqué à jamais, ça peut paraître drôle, mais quand je me lance tête baissée dans des entreprises un peu trop téméraires, je pense souvent à cette scène de Percevan.
Sinon, il y a également la planche 45 que j’apprécie tout particulièrement, pour le scénario et la façon dont il est illustré.
Bon, je m’arrête là car je vais y passer la nuit. C’est un sujet qui me passionne. Je parlerai des albums Dargaud un peu plus tard. D’ici-là, dites-moi quelles sont vos planches préférées à vous et pourquoi.