par Luguy » 25 Jan 2009, 19:15
Pour répondre rapidement à Kervin, je dirais que j'ai rencontré énormément de personnalités au cours de ces quarante et quelques années de carrière.
Toutes à leur façon on contribué, à m'aider, m'encourager,me donner envie de poursuivre, d'essayer d'aller dans des directions différentes...
La toute première personne importante fut Paul Grimault créateur génial de dessins animés (le roi et l'oiseau, la bergère et le ramoneur etc ... sur scénarios de Prévert ).Il m'a reçu avec simplicité, gentillesse, humanisme et par la suite j'ai constaté que c'était un point commun de tous ces grands.Il m'a ouvert les portes de son studio de dessin animé, et m'a encouragé à poursuivre .
Peu après j'ai rencontré Peynet, créateur des amoureux, graphiste magnifique qui était en pleine gloire à l'époque et qui s'est adressé à moi , son steack à la main en sortant de chez son boucher dont je décorais la vitrine pour les fêtes de noël. Il m' a donné de précieux conseils, chez lui à Paris .
Il y a eu aussi René Pellos que j'ai rencontré le 1er Mai 1968, ça ne s'invente pas...bonhomme fabuleux qui lui aussi me donnera des conseils et qui voulait, un peu plus tard que je devienne son assistant à Anemasse où il habitait. Je me souviens la décoration de sa maison avec plein de petits pompons partout que sa femme affectionnaient tout particulièrement...il me disait , allez, viens tous ces chichis c'est pas pour les mecs, et nous allions dans son atelier parler d'une chose sérieuse...le dessin.
J'ai également bien connu René Bonnet créateur de Fripounet et Marisette qui me donnait lui aussi des conseils, et puis j'ai contacté Hergé avec qui j'ai entretenu une correspondance...
Mais aussi Christian Godard avec qui par la suite j'ai travaillé , sur la mise en couleurs de plusieurs Martin Milan, j'ai bien connu Charlier, Greg, qui trouvait que j'avais trop d'interférences dans mon dessin, et tellement d'autres que je ne peux hélas tous les citer.
Lorsque j'ai connu Claude moliterni,peu de temps après, je faisais la connaissance d'Henri Fillipini,qui a l'époque était en relation avec Claude.
A la suite de ma première publication, j'ai démarché dans les journaux et petit à petit les commandes sont arrivées.
C'est Claude Gendrot, autre homme génial d'humanité, et d'écoute de l'autre qui a fait rentrer Sylvio chez Pif.
En 1966, je suis allé au journal Pilote, et j'y ai croisé un homme terriblement humain, Guy Vidal,il sera mon directeur de collection pour Percevan bien des Années après.A l'époque Dargaud était rue du Louvre à Paris...c'est un dénommé Pradal qui m'a mis en relation avec Christian Godard en ce même temps.
Bien longtemps après, c'est Henri Fillipini,qui a suggéré à Jean Léturgie de prendre contact auprès de moi, Jean étant l'attaché de presse de chez Glénat,(ce dernier que j'ai connu avant qu'il ne créé sa maison d'édition) après avoir été le secrétaire particulier de Serge Réggiani, et avoir lui même tâté de la chanson.
De cette rencontre est née une amitié et Percevan.
Sylvio que j'ai créé il y a bien longtemps a été scénarisé par Gilbert Lions que j'ai croisé à la rédaction de Tintin France dans lequel il publiait des Gags.
Il y a eu l'époque fabuleuse ou Loisel, Cothias, Juillard, Rouge, Vicomte,et bien d'autres on se retrouvaient tous pour passer des soirées ou des journées à discuter de nos travaux , de nos projets, de nos envies, de nos rêves aussi...voilà, nous étions tous portés par cette immense vague passionnée de la BD, convaincu qu'il s'agissait d'un moyen d'expression majeur et non de cette lecture vulgaire pour dégénérés décérébrés dont on l'affublait à l'époque.
Et deux personnages ont aidé à la sortir de cette vasière...Claude Moliterni et bien entendu Gosciny.
A la fin de l'Année va sortir en Octobre un "Art-book" me concernant , avec interview dans laquelle je parlerai de tout cela beaucoup plus en détail.
Voila , Kervin , quelques souvenirs qui je l'espère étanchera ta soif...une chose est certaine, je suis très très heureux de faire ce métier, de l'avoir choisi et d'avoir eu la chance de rencontrer suffisament de lectorat pour pouvoir continuer.
Luguy