Alors ce week-end s'est tenu ce fameux salon de BD de Lyon. Annoncé comme le 3ème salon BD de France après Angoulême et un autre que j'ai oublié^^, il avait soigné sa com' cette année en battant notamment le record de la BD la plus longue du monde (1km de long).
Et il avait eu la bonne idée d'inviter une pointure de la BD, en l'occurrence Philippe Luguy.
Le lieu dans lequel il se déroulait était de grande classe : le palais de la Bourse de Lyon. Les traders et les patrons avaient laissé la place aux grands noms du 9ème art.
Entre les colonnades et les ors, j'ai trouvé assez vite un stand garni de Percevan. Je suis arrivé sans me presser et j'ai bien fait car, à 14h15, j'ai appris que maître Luguy ne serait en dédicace qu'à partir de 15h.
Mais j'ai finalement bien fait d'arriver en avance car, vers 14h30, le visage familier de notre dessinateur préféré a déboulé tout sourire, le maître en personne est venu s'installer devant nous, fans ébahis. Une file d'attente s'est assez vite formée derrière moi.
Après 2 dédicaces lors desquelles il a fait l'éloge de la sobriété et des dangers de l'alcool, je me suis retrouvé devant le grand Luguy. ENFIN ! Depuis le temps que j'attendais ce moment.
Je ne suis pas un grand bavard en général, mais je ne suis pas du genre impressionnable non plus. Pourtant, là, j'étais tout intimidé. La magicienne à la "superbe chevelure brune" et aux "longs regards de velours"
(quelle case, cette citation ?) qui m'accompagnait a été très étonnée de me voir comme ça, d'ailleurs. Lorsque j'ai rencontré pour la 1ère fois le guitariste de Scorpions, groupe mondial aux millions d'albums vendus, j'avais été très calme et normal. Là, j'étais tout intimidé, c'est drôle, comme quoi...
En tant que fan ultime de Percevan, je me suis vu octroyer l'honneur d'une magnifique dédicace : Percevan & Balkis ensemble. J'avais choisi à dessein Le Pays d'Aslor comme réceptacle de ce dessin : c'est l'album où Balkis est la plus belle, un peu méchante encore mais si proche de Percevan...
Luguy a pris la parole à haute et intelligible voix pour annoncer à la foule de fans massés autour de son stand qu'il leur faudrait attendre longtemps et que c'est de ma faute. Leur seule solution : me "casser la gueule". Des dizaines de paires d'yeux m'ont alors foudroyé du regard. Me voyant me décomposer, le maître a alors ajouté : "Faut que j'arrête, sinon il va regretter la rencontre."
C'était vraiment un très bon moment, nous avons pu discuter de plein de choses :
- le dessin que j'ai précieusement encadré sur le mur de mon salon
- Percevan dans Loire Matin, journal disparu au cours des années 80
- de l'excellent présent site consacré à Percevan
- des voyages en avion
- de Munich et de la sobriété des habitants de cette ville
- etc, etc...
J'ai ensuite dû laisser la place à une foule nombreuse, dont un collectionneur présenté par Luguy et qui a su dater mon Pays d'Aslor d'un coup d'oeil. Je sais reconnaître une première édition, mais de là à donner la date précise des éditions suivantes, je dis chapeau.
Le stand de Luguy était parmi les plus fréquentés (+ que celui de Trondheim, par exemple), mais peut-être que les autres dessinateurs mettent moins de temps à dédicacer.
Pour info, la veille samedi, Luguy a été le dernier à dédicacer dans la salle. ça fermait à 20h et à 20h45 les gardiens le pressaient pour pouvoir fermer : "Mais il va arrêter de dessiner, le bougre !"
Quand on a le dessin dans la peau...!
En tous cas, j'ai été très honoré de rencontrer mon dessinateur préféré. Au-delà de la superbe dédicace que je conserve déjà précieusement, c'était un moment magique de discuter "en vrai", d'enfin se rencontrer. Je confirme ce qui a été dit par tous ceux d'entre vous qui ont eu cette chance : Luguy est quelqu'un de très gentil. Certains sont déçus lorsqu'ils voient que l'auteur de leur héros favori est pas très sympa ; nous, nous avons de la chance.
Et en plus le beau temps était de la partie ; le soleil a point juste quand je suis arrivé au salon, tout est allé dans le bon sens.
J'ai des photos, j'essaie de vous poster ça dans pas trop longtemps.